L’entraineur de l’OM André Villas-Boas a surpris son monde en conférence de presse en étalant ses états d’âme vis-à-vis de la décision de Jacques-Henri Eyraud de nommer Paul Aldridge comme intermédiaire pour vendre des joueurs en Premier League. Franc et direct, le coach portugais s’est livré sur sa façon de voir les choses et a rappelé que son futur était notamment lié à celui d’Andoni Zubizarreta. Une mise au clair nette et précise…
Comment avez-vous accueilli le recrutement Paul Aldridge ? Vous vous dites que c’est bien pour le club pour se faire respecter sur le marché anglais ou qu’en tant qu’entraineur vous avez peur de perdre des joueurs ?
André Villas-Boas : « C’est une décision qui a été prise par Jacques-Henri. Je l’ai apprise par Andoni la semaine dernière. Lui-même l’a apprise le 30 décembre dernier. C’est à lui de répondre et c’est à Jacques-Henri de parler pour dire pourquoi il a pris cette décision. C’est toujours ta compétitivité sportive qui te donne plusieurs chances de sortir, ce n’est pas parce que tu mets un agent ou un intermédiaire dans ton club que ça va fonctionner au niveau des réseaux. Mais bon, c’est à Jacques-Henri d’expliquer. J’ai appris cette décision avec surprise. C’est une question d’organigramme du club que je ne veux pas trop commenter. Je peux comprendre dans le sens où ça peut aider le club à survivre sur l’aspect économique, car cette année l’aspect économique est au-dessus de l’aspect sportif. Le plus important pour moi est de retenir le groupe fermé et d’atteindre les objectifs que, moi, je me suis fixés, à savoir se qualifier en Ligue des Champions, et non pas parce que ça m’était obligé de la part du club. Bien au contraire. C’est par rapport à la qualité des joueurs et du groupe que j’ai pris cet objectif personnel. Je suis venu ici, un pour la grandeur du club, deux pour Andoni Zubizarreta. Et j’ai déjà dit que mon futur était intimement lié à son futur. Sur le point de vue sportif, on a fait en six mois quelque chose qui a donné une stabilité à l’un des clubs les plus instables du monde, sur l’aspect émotionnel, de la presse, des supporters. Si on a réussi quelque chose, c’est cette stabilité sportive et émotionnelle de ce club. J’espère que Paul (Aldridge) va porter les ambitions et les consignes de Jacques-Henri sur le développement de la fan expérience. Sur l’aspect sportif du club, mon intérêt comme entraineur est de retenir ce groupe, comme l’a dit Kamara qui a comme objectif de rester à l’OM. Je viens d’une école de Porto où les joueurs ne sont pas à vendre. Tous les joueurs pour sortir sortent avec la clause. Moi je continue à être l’entraineur le plus cher au monde, car Chelsea a payé une clause de 15 millions d’euros pour me libérer de Porto. Un actif reste un actif, ce n’est pas une chose à vendre. C’est ça que je veux continuer d’appliquer si un jour j’ai la chance d’être élu comme entraineur de mon club de coeur. Pour revenir sur le sujet, l’unique forme d’information que j’ai eue, ce sont les déclarations de Jacques-Henri dans L’Équipe. Sur notre site, elles n’y sont pas. Je n’étais pas informé de la part de Jacques-Henri de cette décision. Je respecte si cette décision va dans le sens de ce qui a été fait d’une façon soudée ces six mois sportivement par moi et Andoni, je suis à son côté. »