Avec la présence de Luiz Gustavo, le coach marseillais tenait sa sentinelle. Strootman, Sanson et Lopez se partageaient les deux postes de milieu relayeur tandis que Chabrolle et Philiponeau permettaient de compléter un effectif au milieu avec tous les postes doublés.
Une erreur de casting ?
Seulement voilà. Le brésilien avait des envies d’ailleurs, et le board marseillais ne jurait que par Valentin Rongier au milieu de terrain en cas de départ. Le transfert de l’idole des supporters du Vélodrome vers la Turquie se concrétisait fin août, et il fallait donc remplacer celui qui a porté son équipe dans l’état d’esprit pendant deux ans. Le nom de Valentin Rongier revient alors avec insistance. Après de nombreux rebondissements et un recrutement raté pendant le mercato estival, le capitaine nantais rejoignait finalement l’OM en tant que joker début septembre. Entre temps, André Villas-Boas avait perdu sa sentinelle et les solutions à ce poste ne sont pas légion. Kevin Strootman, s’est naturellement installé à ce poste, Sanson et Lopez n’étant pas faits pour ce poste, et Philiponeau jugé trop tendre par le coach.
Alors oui le néerlandais amène un certain impact physique nécessaire, et fait preuve d’un état d’esprit de leader de combat qui faisait défaut à l’OM depuis le départ de Luiz Gustavo et Lucas Ocampos. Mais le hollandais est également incroyablement lent, se fait déborder très rapidement quand il se jète, et ralentit le jeu quand l’OM a le ballon. Le recrutement de Rongier fait donc débat. N’était-il pas plus judicieux de recruter une vraie sentinelle, un joueur qui stabilisera le milieu de terrain donnant plus de libertés à ses relayeurs ? Plutôt que d’empiler des joueurs au profil similaire et d’instaurer une concurrence saine au poste de relayeur alors que le seul Strootman, déjà pas indiscutable, n’a aucun réel concurrent ?
Ou un repositionnement qui peut marcher ?
Parce que Valentin Rongier, capitaine à Nantes où il a fait toutes ses classes, joue à un poste très avancé de meneur de jeu. Ses qualités techniques au-dessus de la moyenne l’ont progressivement fait monter d’un cran au milieu de terrain chez les canaris. Même s’il joue dans le même registre que Maxime Lopez ou Morgan Sanson, il a pour lui des qualités de harcèlement et de pressing que ses coéquipiers n’ont pas. Alors de là à l’essayer à un poste de sentinelle, il n’y a qu’un pas. Que Villas-Boas a franchi ce mercredi…pendant 20 minutes.
Il avait déjà joué à un poste plus reculé en l’absence de Strootman face à Rennes. C’était dans un milieu à deux en première mi-temps, et il avait été mis en difficultés. Face à Monaco, à la sortie de Kevin Strootman, Rongier avait pris le poste de sentinelle, Khaoui et Sanson évoluant juste devant lui. Dans cette configuration, ce trio permettait de donner plus de verticalité et de vitesse au jeu marseillais qu’en présence de Strootman. Ces 20 minutes réussies à ce poste face à une équipe qui reculait va-t-elle donner des idées au coach marseillais, qui pourrait tenter de l’installer à ce poste ? Pour l’heure rien ne l’indique, mais l’idée n’a rien de saugrenu, son parcours et son profil rappelant un illustre ancien milieu de terrain marseillais, déjà venu de Nantes à l’époque. Si on n’attend pas pour l’heure de Valentin Rongier de devenir le capitaine d’un OM soulevant la coupe d’Europe, le parallèle avec Didier Deschamps pourrait commencer dès samedi face à Lille. L’OM se cherche un leader au milieu de terrain, et Valentin Rongier pourrait parfaitement le devenir. Alors André, après avoir tenté des systèmes qui n’ont pas fonctionné, essaie s’il te plaît de mettre un joueur de foot rapide et technique en sentinelle, ça ne fera pas de mal au jeu marseillais.