Dans un football morose, où les chaînes menacent de ne plus payer les droits TV, et les clubs en conséquence de ne plus payer leurs joueurs, un club dénote. Il s’agit de Newcastle qui est loin d’avoir ses soucis. Le club du Nord-Est de l’Angleterre serait sur le point d’être racheté par le fonds d’investissement public Saoudien. Pour la Toon Army, les supporters locaux, cela ressemble à une bénédiction divine, car cela veut dire que Mike Ashley, le propriétaire actuel, va mettre les voiles. Celui qui a fait fortune avec les magasins de sport a toujours agacé avec son ambition modérée, loin d’être en adéquation avec son ego. Il a repris le club voilà bientôt 13 ans et il a deux descentes à son actif. Alors même si le club est remonté immédiatement la dernière fois, il n’est condamné qu’à jouer le maintien. Avec les Saoudiens, ça devrait changer. Déjà, Rafael Benitez, le dernier coach de renom passé par Saint-James Park, serait sur les tablettes pour faire son retour. Et pour le prochain mercato, une enveloppe de 230 millions d’euros aurait été budgétisée.
Au moment d’apprendre la nouvelle, c’est humain, les dirigeants de l’OM ont du penser comme la quasi-totalité de leurs confrères. Tiens, il y a peut-être un coup à faire, de l’argent à récupérer pour équilibrer le fameux budget, alors que c’est plutôt une baisse des indemnités de transfert, même en Angleterre, qui était annoncée. Newcastle nouvelle poule aux oeufs d’or ? Cela en a tout l’air. Mais comment l’OM peut réussir à tirer son épingle du jeu alors que tout le monde chercherait à refourguer aux Magpies leur effectif contre de l’argent frais ? « Dans ce genre de situations, un club sait bien qu’il est toujours obligé au départ d’un peu surpayer, c’est presque une règle, les autres acteurs du monde du football font tout pour en profiter, l’OM était confronté au même problème à l’arrivée de McCourt pose un agent habitué des transactions entre la France et la Premier League. Un « nouveau riche », cherche systématiquement une tête d’affiche, mais ils achètent aussi des éléments fiables, convoités normalement par des clubs de la catégorie d’au-dessus. Juste pour créer une dynamique, convaincre tous les autres qu’ils sont désormais eux aussi une grosse écurie ». Quand Abramovich rachète Chelsea en 2003, il prend Juan Sebastian Veron à Manchester pour 20 millions d’euros. Mais aussi Geremi, Wayne Bridge, Duff, Joe Cole, Glen Johnson… Manchester City, en 2008, mettra 40 millions d’euros pour signer Robinho du Real Madrid. Mais ils prendront aussi à côté Zabaleta, Kompany, De Jong, Bellamy… Pareil quand le Qatar arrive à Paris en 2011. Ils misent 42 millions d’euros sur Javier Pastore, mais engagent aussi Lugano, Momo Sissoko, Menez, Matuidi…
Alors si l’OM n’a pas une superstar à vendre à prix d’or, un Caleta-Car, un Kamara, un Sarr ou un Sanson peuvent être une cible de choix pour Newcastle, désireux de s’acheter des éléments qui sont normalement promis à des clubs taillés pour jouer la Champions League. C’est à ce moment-là que Paul Aldridge, recruté par l’OM en janvier dernier, entrera en jeu. Le nouveau conseiller de l’état-major olympien n’a pas travaillé à Newcastle, mais il a déjà traité avec les Geordies que ce soit à West Ham, en y achetant Lee Bowyer, Kieron Dyer et Scott Parker, mais aussi à Manchester City lors du transfert de Shay Given. Surtout, même si Newastle doit changer de main, Steve Bruce, l’actuel entraîneur, devrait rester dans les parages. Steve Bruce, Aldridge, cela mène souvent à un nom plutôt connu à Marseille, Willy McKay. L’agent quasi incontournable lorsqu’on veut faire passer la Manche à un joueur de Ligue 1 était déjà impliqué sur les trois joueurs de l’OM qui ont signé chez les Magpies directement (Beye en 2007, Ben Arfa en 2010 et Thauvin en 2015). Reste à savoir si les joueurs de l’OM accepteront facilement de déménager sur les bords du Tyne, vu le contexte. Et la réponse a quand même de fortes chances d’être oui. Outre l’aspect financier, avec un beau recrutement, Newcastle a de quoi viser une qualification en Ligue des champions, dans une Premier League pas aussi inaccessible que par le passé. Pour preuve, Leicester est cette saison dans les fameuses quatre premières places, le promu Sheffield en est tout proche. Il faudra donc voir ce que ça donne pour l’OM, sachant qu’une grosse vente ne peut être qu’une bonne nouvelle si elle permet d’en éviter d’autres…