André Villas-Boas aurait refusé la proposition de prolongation de l’OM.
André Villas-Boas est actuellement au Portugal. Une décision apparemment planifiée depuis longtemps. S’il a programmé la reprise avec son groupe à la mi-juin, pour une préparation de huit semaines, il ne devait venir que quelques jours pour décider de la suite avec Jacques-Henri Eyraud, pour honorer enfin ce rendez-vous qui avait été préalablement programmé le 18 mars, avant que la pandémie ne mette à l’arrêt toute la Ligue 1. Vu la tournure des évènements, ce n’est pas idiot de sa part de s’être éloigné de Marseille. Car les supporters de l’OM lui auraient rendu la vie impossible, faisant le pied de grue de sa résidence dans le Pays aixois afin de le voir prolonger l’aventure dans le club phocéen. Avec peut-être moins d’enthousiasme, comme nous vous l’annoncions dès jeudi soir, Eyraud a proposé à Villas-Boas de prolonger. Mais selon L’Equipe, le technicien a repoussé cette proposition d’un an de plus, et d’une autre saison en option. Il restait un mince espoir de voir le technicien accepter ces conditions, malgré le départ d’Andoni Zubizarreta, et de se dire qu’à terme, cette folie du 14 mai au soir n’aura été qu’un épiphénomène qui aura vu le départ d’un directeur sportif pour un autre, comme un responsable administratif peut en remplacer un autre. Mais non, comme tout le monde l’a craint sur le moment, c’était bien annonciateur d’une page qui se tourne, avec le départ d’un coach charismatique.
Le départ ? Attention, il y a une nuance et la déception ne doit pas tout balayer. André Villas-Boas refuse la proposition de prolongation. Pour l’instant, cela ne veut pas dire « André Villas-Boas quitte son poste d’entraîneur de l’Olympique de Marseille ». La différence, en l’état, c’est la date de fin d’engagement inscrite dans son contrat initial : juin 2021, soit dans un an. Techniquement, AVB pourrait faire comme Florian Thauvin il y a quelques semaines : un live Instagram avec un ami où il affirme qu’il reste à l’OM, qu’il a bataillé pour retrouver la Ligue des champions avec le club, ce n’est pas pour en partir maintenant, et tant pis s’il s’en ira libre dans un an. Ceux qui ont tellement envie de voir le Portugais poursuivre à l’OM seraient capables de se convaincre que c’est possible, après tout. Faute de proposition d’un autre club, AVB pourrait continuer à coacher sur le banc du Vélodrome, et, qui sait, si la saison tourne plutôt bien, il pourrait se laisser convaincre par la suite ? Cela ne devrait pas se passer comme ça, malheureusement, car un entraîneur est là pour le long terme. Ce que cette décision veut dire, malheureusement, c’est que l’on risque plutôt de rentrer dans un combat peu reluisant : une guerre de nerfs entre Eyraud et le technicien portugais pour régler la note de son départ.
Cela semble contraire à l’image qu’André Villas-Boas a laissée à Marseille. Il y a quelques semaines encore, il avait proposé à son président de mettre son salaire de côté alors que le confinement avait été décrété par le gouvernement. Mais avec cette deuxième place validée en Ligue 1 et un élan populaire à son encontre, le coach pensait vraiment qu’il allait pouvoir renverser la vapeur. Que Jacques-Henri Eyraud et Frank McCourt allaient finir par laisser tomber cette idée de recrutement d’un directeur général du football chapeauté par Paul Aldridge pour mieux le laisser gérer la suite du domaine sportif avec Andoni Zubizarreta. Mais non, l’idée qui a germé à l’automne dernier a tenu bon, malgré toutes ses menaces en conférence de presse. Alors à la manière d’un Zubizarreta, qui n’a pas demandé grand-chose par rapport à sa dernière année de contrat mais qui a veillé à ce que ses collaborateurs soient exfiltrés correctement, André Villas-Boas va d’abord penser à son staff. La partie s’annonce compliquée pour Jacques-Henri Eyraud. L’an dernier, il avait réussi à gérer dans un timing parfait le départ de Garcia et de son staff pour l’arrivée des suivants : un vrai hôte Airbnb, Villas-Boas étant présenté quatre jours après le dernier match de championnat. Il est désormais condamné à la même réussite. Car si le Portugais fait traîner les choses, son image en sera peut-être un peu écorné, mais celui qui en paiera les pots cassés auprès du public phocéen, ce sera Eyraud.