Combien vaudra en fin de saison le point du match nul arraché par l’OM face à Lille (1-1) dimanche dernier au Vélodrome ? Il est évidemment trop tôt pour le dire, mais ce qui est certain, c’est que l’OM le doit à Valère Germain, auteur d’un coup de boule imparable au premier poteau comme il sait si bien le faire. Le seul éclat de lumière au milieu d’un néant physique et technique qui nous fait dire que, finalement, l’ancien Niçois et Monégasque n’est peut-être pas aussi encombrant qu’on veut bien le dire, y compris parfois dans ces colonnes. En fait, l’histoire de Valère Germain est partie d’un malentendu. Présenté comme une recrue phare à l’été 2017 pour plus de 8 M€ en provenance de Monaco, on a un peu vite occulté qu’il n’était que remplaçant sur le Rocher. Un remplaçant certes utile et efficace, au temps de jeu assez conséquent, mais remplaçant quand même. Automatiquement, les attentes à son égard ont été à la hauteur de son transfert et surtout de son salaire, estimé autour de 300 000 euros.
Depuis, son nom alimente régulièrement la rubrique des départs et l’OM se délesterait volontiers de ce contrat mal ficelé, comme d’autres d’ailleurs. Quelques clubs de L1 et à l’étranger se sont parfois penchés sur le dossier, mais se sont redressés très vite au vu de la fiche de paye. De son côté, Valère n’a jamais caché qu’il n’était absolument pas pressé de quitter l’OM et on le comprend. Le club aussi, bien conscient qu’il devra assumer jusqu’au dernier jour de son contrat : le 30 juin de l’année prochaine. Du coup, Germain joue, et bien plus qu’on pourrait le penser. Alors qu’on le voyait définitivement condamné par l’arrivée de Pipa Benedetto l’été dernier, le fils de Bruno a fait mieux que se faufiler puisqu’il a tout de même gratté 30 apparitions toutes compétitions confondues avec 1786 minutes de jeu, soit seulement 400 de moins que… Benedetto. En gros, 4 matches de moins sur 40 (avec la coupe de France). Le signe d’une vraie relation de confiance avec André Villas-Boas qui en a fait son dépanneur privilégié au sein de son trident offensif. « C’est vraiment dommage, explique l’ancien attaquant olympien Daniel Xuereb, car il y a méprise dès le départ. L’OM le recrute alors que Garcia, puis Villas-Boas jouent avec un seul attaquant de pointe, ce qui n’est pas son rôle de prédilection. De plus, on joue avec deux faux ailiers comme Thauvin et Payet et des latéraux qui ne centrent pas. C’est un transfert mal pensé ».
Aujourd’hui, et en dépit de son entrée réussie dimanche, la côte de Germain auprès des supporters reste ce qu’elle est. Elle descend même encore un peu plus avec l’arrivée annoncée de Luis Henrique. La cote d’un joueur condamné à devenir le remplaçant du remplaçant, et surtout celle d’un élément qui pèse sur cette fameuse masse salariale surgonflée, à l’image d’un Strootman ou d’un Mitroglou. Pour lui comme pour le Grec, on comprend – et le club aussi – que seul un chèque de compensation pourrait les pousser à rompre leur dernière année de contrat pour aller voir ailleurs. Sauf qu’il y a une différence de taille entre les deux dossiers. Si le cas de Mitrogoal semble scellé, celui de Germain l’est beaucoup moins car Villas-Boas en a besoin. On l’a vu dimanche face à Lille et ce n’est peut-être pas la dernière fois, sauf si l’OM recrute un véritable avant-centre, mais c’est une autre histoire…