Le coach de l’OM doit trouver des solutions face aux méformes de plusieurs joueurs.
Très attaché à son onze-type qui a décroché la deuxième place la saison dernière, André Villas-Boas doit pourtant se rendre à l’évidence : après cinq journées de championnat, plusieurs de ses cadres sont à la ramasse. En effet, si les deux premières victoires face à Brest (3-2) et au PSG (1-0) ont pu entretenir l’illusion d’un collectif toujours aussi soudé, la suite a démontré que cet OM était un patchwork désordonné, composé de joueurs aux états de forme très disparates, et on l’a encore vu samedi lors du consternant match nul entre l’OM et Metz (1-1). On pense évidemment à l’écart béant entre un Steve Mandanda au sommet de son art et un Dimitri Payet aux allures de footballeur en retour de vacances. Mais, ce n’est pas tout, car cette disparité des états de forme touche tout l’effectif, de Rongier à Thauvin en passant par Caleta-Car et même Kamara. Évidemment, avec une préparation complètement tronquée par la crise sanitaire et les nombreux cas positifs au Covid-19 en début de compétition, il serait malhonnête de ne pas trouver de circonstances atténuantes. Mais, cela n’interdit pas à André Villas-Boas de trouver des solutions en attendant mieux.
Facile à dire, mais pas évident à anticiper, car on sait à quel point André Villas-Boas a du mal à s’éloigner de ses convictions. Que ce soit au niveau de son onze-type, mais aussi de son schéma tactique. Mais, pour en revenir aux titulaires, AVB va devoir se rendre à l’évidence avant le choc à Lyon dimanche prochain. On pense, par exemple, au cas Valentin Rongier, grand artisan du succès de la saison dernière et dont les qualités ne sont pas remises en cause, mais qui ne met pas un pied devant l’autre depuis trois matches. Le voir débuter sur le banc dimanche au profit d’un Pape Gueye ou d’un Kevin Strootman ne serait pas une hérésie. Au contraire, cela pourrait redonner des couleurs à un milieu de terrain qui n’avance plus, notamment face à des joueurs de ballon comme Guimarães, Caqueret ou Aouar (s’il est toujours là). Le constat est identique pour la ligne d’attaque, et notamment les côtés. Au-delà du cas Dimitri Payet, on ne peut qu’estimer que le problème est le même à droite avec Florian Thauvin. Certes, le champion du monde reste capable de marquer à tout moment de sa patte gauche et semble plus tonique que le Réunionnais, mais ces seuls arguments tiennent difficilement dans un rôle où la fraîcheur physique est primordiale pour enchaîner les courses. Comme son compère du côté gauche, Flotov est loin du compte à ce niveau-là.
Alors, une fois le constat établi, on doit admettre qu’il n’y a pas foule pour les remplacer. Luis Henrique vient d’arriver et miser sur un rookie encore en formation pour tout changer tient du fantasme. Même chose pour un Marley Aké qu’on a du mal à imaginer titulaire dans un tel choc au Groupama Stadium. Enfin, Nemanja Radonjic reste ce qu’il a toujours été : un électron libre capable d’allumer l’ampoule d’un coup de reins – comme samedi face à Metz – mais branché le reste du temps sur un courant plus qu’alternatif. Du coup, AVB devrait plutôt chercher à changer les choses en changeant son système. On peut, par exemple, imaginer un 4-2-3-1 avec un duo de milieux défensif constitué de Kamara et Gueye (ou Strootman) et voir un Payet délesté des tâches défensives en le plaçant juste en dessous de Benedetto. En ce qui concerne les couloirs, si on voit mal comment remplacer Thauvin, Radonjic ou Aké pourraient occuper (dans le désordre) le côté gauche en apportant la vitesse nécessaire. Ainsi, Payet occuperait la seule position qui peut lui convenir dans l’état actuel et combiner avec un Benedetto qui s’épuise à chercher des solutions tout seul. On ne dit pas qu’il s’agit de la solution miracle, et il en existe sûrement d’autres, mais on ne voit pas comment l’OM peut aborder un match si important dans sa forme et sa composition actuelles. Ça, c’est une certitude…