À la question posée dans le titre, inutile de se triturer l’esprit bien longtemps. Alors que l’OM comptait sur Paul Aldridge pour lui ouvrir les portes de la Premier League lors des deux derniers mercatos, force est de constater qu’il n’a pas trouvé les clés. Une sentence un peu rapide, certes, puisque West Ham a tenté jusqu’au bout d’attirer un Duje Caleta-Car promis aux joutes physiques du championnat anglais. Mais à quel prix ? Grosso modo celui auquel l’OM l’avait acheté deux ans plus tôt. Autant dire qu’en matière de bonne affaire, on a connu mieux. Pour le reste, Bouna Sarr est parti en Allemagne et Maxime Lopez en Italie. Pas de quoi détecter le moindre début de trace d’une « patte Aldridge » dans ces mouvements. La question est donc vite répondue : après le dernier mercato hivernal, celui de cet été s’est également opéré sans les services de l’Anglais.
Pourtant, même si l’OM avait élargi le cercle de ses fonctions lors de l’annonce de son arrivée début janvier, il était bien question de mercato. « Il a une large expérience de dirigeant au plus haut niveau dans le football anglais, un réseau et c’est quelqu’un dont l’éthique est totale, expliquait Jacques-Henri Eyraud. Il va nous aider sur le marché des transferts, mais pas seulement. Il nous apportera son savoir-faire et ses conseils sur le fonctionnement du club, les infrastructures et l’accueil des supporters ». Pour ce qui est de l’ordre des infrastructures et de l’accueil des fans, difficile de le pointer du doigt en cette période de huis clos, mais pour le reste, on attend toujours. En fait, l’idée de s’ouvrir au marché anglais n’était pas mauvaise, dans le sens où l’OM est un mauvais élève en la matière. En effet, quand on voit avec quelle facilité Saint-Etienne place William Saliba puis Wesley Fofana à 30 et 40 M€ en deux mercatos, on peut se demander comment les dirigeants olympiens se débrouillent pour ne pas faire de même avec un Caleta-Car, voire un Sanson qui était censé faire saliver outre-Manche. Aldridge était là pour ça, mais les deux Olympiens sont toujours là, eux aussi.
Tout cela nous ramène au profil initial de Paul Aldridge. Celui qu’on lui connait en Angleterre depuis de nombreuses années et qui tord le cou à l’image d’agent anglais qu’on lui a collée en France. « Ce n’est pas un agent ni un directeur sportif. Lors de ses passages à West Ham, City, Bolton, Leicester ou Sheffield, il a été un dirigeant de transition quand ces clubs ont changé de propriétaires. On peut dire que c’est une sorte de conseiller spécial qui fait le lien entre les vendeurs et les acheteurs. Évidemment, il connait le marché anglais, les dirigeants, mais ce n’est pas un agent ». Voilà donc, peut-être, la réponse à nos interrogations, même si on persiste à dire que les autres clubs français n’ont pas besoin de « middleman » entre les deux pays pour réaliser de juteux transferts. On reste donc toujours circonspects sur les raisons qui ont poussé Frank McCourt et JHE à faire appel à lui. Il y en a certainement, mais en ce qui concerne le mercato, on en doute de plus en plus…