Remplaçant au coup d’envoi de la 24ème journée face au FC Metz, Arkadiusz Milik a délivré l’Olympique de Marseille d’une sublime reprise de volée acrobatique en toute fin de rencontre pour permettre aux Phocéens de prendre quatre longueurs d’avance sur l’OGC Nice, troisième. Une réponse étincelante de l’attaquant polonais au choix initial de son coach Jorge Sampaoli.
«Il y a des choses que je ne comprends pas mais je fais mon boulot. C’est tout ce qui importe». La déclaration d’Arkadiusz Milik (27 ans), au micro de Prime Video, à l’issue de la victoire étriquée de l’Olympique de Marseille sur la pelouse du FC Metz (2-1) n’est pas passée inaperçue. Directement adressée à son coach Jorge Sampaoli qui avait fait le choix de le laisser sur le banc au coup d’envoi, la sortie médiatique du Polonais prend ainsi les allures d’un pique, symbolisant des relations fraiches entre les deux hommes. Une chose est sûre, la réponse de l’ancien buteur de Naples s’est surtout faite sur le terrain, et de quelle manière…
Entré en jeu à la 76ème minute, l’international des aigles blancs (61 sélections, 16 buts) a en effet décanté une partie alors mal engagée pour les Phocéens. Tenus en échec malgré l’ouverture du score de Cédric Bakambu – conséquence directe de l’égalisation d’Habib Maïga – les Marseillais ont finalement exulté sur un bijou offert par son numéro 9. Dos au but, en plein coeur de la surface messine, Milik profitait ainsi de la première passe décisive de Sead Kolasinac pour enchaîner contrôle poitrine et retourné acrobatique terminant sa course dans le petit filet d’un Marc-Aurèle Caillard impuissant (82e). Une réponse de champion saluée par Jorge Sampaoli en conférence de presse.
Arkadiusz Milik n’a pas apprécié son statut de remplaçant !
« Je ne peux pas expliquer ce qu’il ne comprend pas… Je suis très content de son but, un but exceptionnel marqué par un joueur de très grande qualité. Les joueurs comme lui, je les qualifie « d’absolus ». Ils ont cette capacité à décider du sort des matches, surtout quand c’est serré comme. Je suis content pour lui, mais surtout pour l’équipe, car ce qui me préoccupe avant tout, c’est l’OM et pas le cas particulier de tel ou tel joueur. » Pourtant, il semblerait bien que l’Argentin se soit quelque peu placé une épine dans le pied en optant pour le duo Dieng-Bakambu au coup d’envoi, et ce aux dépens du Polonais. Car si le résultat lui donne, certes, raison, la présence d’Arkadiusz Milik interroge légitimement.
Et pour cause. Auteur d’un début de saison plus que contrasté, l’avant-centre polonais, excepté la débâcle vécue en Coupe de France face à l’OGC Nice, reste sur des performances plus que convaincantes ces dernières semaines. Symbole de ce renouveau certain, ce triplé retentissant permettant à l’OM de balayer le SCO d’Angers lors de la précédente journée (5-2). Alors oui, comment imaginer voir Milik remplaçant, hier soir, au moment où Sampaoli annonçait son onze de départ ? La réponse, l’Argentin a en tout cas tenté de la donner : «est-ce que Milik aurait dû débuter? Il a marqué beaucoup de buts. Mais ce match me demandait autre chose, je voulais des joueurs de profondeur, c’est pour ça que j’ai décidé de mettre Bamba Dieng d’un côté et Cédric Bakambu de l’autre. Mais pour nous Milik est très important, comme Payet est très important. Ce sont deux joueurs qui, pour le bien de l’OM, ont besoin de complémentarité», justifiait ainsi le tacticien marseillais à l’issue de la rencontre.
Un choix tactique donc et une justification visant par ailleurs à désamorcer un début de conflit avec son buteur. Suffisant ? Pas si sûr, avec ce choix, Sampaoli a très certainement pris des risques et la joie aussi sincère que revancharde exprimée par Milik sur le but victorieux symbolise d’ailleurs cette forme d’amertume. Une relation pimentée et une certaine incompréhension entre les deux hommes qui ne cause, en tout cas, pour l’heure pas de dommages sur les résultats sportifs du club olympien. Un point qui n’empêche cependant pas de se projeter à l’issue de la saison et d’imaginer que ce manque de complicité entre les deux hommes pourrait entraîner le départ d’Arkadiusz Milik. Une issue très certainement redoutée par les supporters marseillais qui ont pu, en attendant, apprécier une nouvelle fois toute la classe de leur «grantatakan».