Impliqué sur trois buts contre Montpellier (5-2), l’attaquant du PSG Kylian Mbappé a affiché par moments une attitude très contrariée.
On l’avait quitté au même endroit, un soir de fête, de sourires et de prolongation annoncée en grande pompe. Près de trois mois après sa dernière apparition en compétition sous le maillot du PSG, le retour de Kylian Mbappé dans « son » Parc des Princes était un des événements de la soirée. Et les retrouvailles ont eu un goût contrasté. Le meilleur buteur en titre de la L1 n’a pas perdu les bonnes habitudes, il a ouvert son compteur (69e), a même été impliqué sur trois buts de cette nouvelle « manita » face à Montpellier (frappe contrée dans son but par Sacko, 39e ; décalage vers Hakimi sur la tête victorieuse de Neymar, 51e). Mais sa soirée a également été marquée par des attitudes surprenantes.
Tout avait plutôt bien commencé. Pour ses débuts en match officiel, après avoir manqué le Trophée des champions (suspendu) et Clermont (adducteurs), le Bondynois percutait, ne passait pas toujours (18e, 42e) mais il mettait du mouvement, dégageait de l’envie, de l’audace. Il tirait le premier penalty sifflé par M. Delajod, pas mal d’ailleurs, mais Omlin l’arrêtait d’une belle détente (23e). Le malaise apparut à la fin de la première période, avec quelques gestes d’agacement (31e).
Sur le second penalty sifflé contre Montpellier, Neymar s’emparait du ballon. Mbappé vint le voir, les deux hommes échangèrent quelques mots, puis le Brésilien porta le score à 2-0 (43e). Cinq minutes plus tard, sur une remontée de balle de Vitinha, qui décalait Messi de l’autre côté alors que le n° 7 attendait le ballon en profondeur, ce dernier stoppait sa course et manifestait son mécontentement d’un geste de la main.
Au retour des vestiaires, même « body language » étonnant. À plusieurs reprises, on le vit tête basse ou les yeux levés vers le ciel, les mains sur les hanches. Comme déconnecté de ce qui se passait sur le terrain, perdu dans ses pensées. Même sur « ses » deux buts (le premier est attribué à Sacko contre son camp), la démonstration de joie du champion du monde 2018 fut minimale, sans le moindre sourire.
Il alla saluer ses partenaires sur chacun de leurs buts mais on attendait autre chose pour le match des retrouvailles avec celui dont la prolongation a été vécue et célébrée comme un événement. Par séquences, on le retrouvait fidèle à lui-même, dans ses percées ou ses accélérations (80e, 84e), mais il y a quelque chose qui cloche à le voir ainsi, alors que son équipe est en train de signer un début de saison idéal sur le plan comptable (4-0, 5-0, 5-2).
« Avec le penalty, il boudait un peu mais c’est normal, soufflait Marco Verratti à l’issue du match. C’est un grand joueur, il veut faire la différence. C’est bien quand il est énervé, ça veut dire qu’il tient à cette équipe. » Christophe Galtier, lui, mettait ça sur la frustration de ne pas avoir encore une forme à la hauteur de ses ambitions.
« Kylian avait joué 45, 60 et 30 minutes dans la préparation, son dernier match était il y a 3 semaines, observait le coach parisien sur Canal +. Je savais que sur un plan physique ça allait coûter. C’est un compétiteur, il veut être bon rapidement. Mais footballeur de haut niveau on n’est pas sur ON-OFF ou OFF-ON, il faut un peu de temps pour trouver 100 % de ses capacités athlétiques. » En espérant que ce ne soit qu’un problème de jambes. Après le match, dans les travées du Parc, des « problèmes personnels » étaient évoqués. Tout au long de la semaine, il était apparu contrarié au Camp des Loges.