A l’annonce des compositions d’équipe, tout le monde voyait l’OM évoluer en 4-4-2, comme lors de la seconde période au Parc des Princes. André Villas-Boas a surpris tout le monde avec un système à trois défenseurs centraux, Sakai épaulant Kamara et Caleta-Car. Amavi et Sarr prenant les couloirs, ce qui est sur le papier loin d’être une mauvaise idée quand on connaît les qualités offensives des deux latéraux. La paire Strootman-Sanson équilibre le milieu pendant que Dimitri Payet est recentré en position de meneur de jeu. Le jeune Marley Aké accompagne donc Valère Germain en attaque. Sur le papier, cette disposition permet à chaque joueur présent sur le terrain d’exploiter au mieux ses capacités.
Un début de match appliqué, et puis…
En face, l’AS Monaco aligne une composition équivalente. Trois défenseurs centraux, deux latéraux offensifs que sont Aguilar et Ballo-Touré. Au milieu de terrain, Adrien Silva et Henrichs soutiennent Fabregas placé en numéro 10. Enfin en attaque, Augustin et Keita Baldé profitent du turnover pour grapiller du temps de jeu à la doublette habituelle Slimani-Ben Yedder. Avec ces deux équipés au même schéma tactique, le match sur un petit rythme, l’OM monopolisant toutefois le ballon avec un Dimitri Payet aimantant tous les ballons. Malgré la possession, les marseillais ne parviennent pas à se créer d’occasion et c’est même Augustin qui parvient à se créer la première situation, mais il écrase trop sa frappe. Marley Aké, auteur d’une bonne première période, avec très peu de déchets et de nombreux appels, va même se créer une énorme occasion. Lancé dans la profondeur par Bouna Sarr, il croise parfaitement sa frappe afin de tromper Benjamin Lecomte. Sa frappe passe malheureusement à quelques centimètres du poteau monégasque.
…une blessure qui change tout
Sur un duel à l’épaule avec Morgan Sanson, Cesc Fabregas se tient l’arrière de la cuisse. Il est contraint de céder sa place à un Aleksandr Golovin remonté. Son entrée en jeu va changer la physionomie du match. Les monégasques parviennent à tenir le ballon, le bloc équipe monte d’un cran et à l’inverse les marseillais reculent. Sur les côtés, Amavi et Sarr passent désormais plus de temps à défendre qu’à proposer des appels en profondeur. Sur un centre venu de la droite, Augustin, pourtant seul au milieu de trois défenseurs marseillais, parvient à enchaîner rapidement pour fusiller Steve Mandanda. Quelques minutes plus tard, l’ancien parisien récidive. Sa frappe est cette fois repoussée par le portier marseillais…dans les pieds d’Aguilar qui n’a plus qu’à conclure dans le but vide. Ces deux buts encaissés par une défense pourtant en supériorité numérique sont un aveu d’impuissance et de manque de maîtrise de ce schéma tactique. Offensivement, l’OM s’est également montré trop peu dangereux, avec une frappe d’Aké et quelques coups pieds arrêtés uniquement.
Nouveau changement tactique à la pause
Comme face à Paris dimanche, André Villas-Boas n’attend pas pour remanier son équipe. Il oublie le 3-5-2 qui aura été un fiasco défensif. Le coach portugais retrouve son 4-3-3 avec deux changements à la pause. Marley Aké, pourtant intéressant, cède sa place à Rongier qui viendra apporter le surnombre au milieu de terrain. Sur le côté droit, Bouna Sarr est remplacé par un Nemanja Radonjic plus offensif. Mais le problème semble bien plus profond qu’un simple schéma tactique. La défaite au Parc des Princes et surtout l’ampleur du score ont fait plus de mal que ne veut bien le dire le coach marseillais. Un Classico perdu 4-0, ce ne sont pas que trois points perdus face à une équipe qui survole le championnat. Le doute s’installe dans les têtes et cela se voit sur le terrain ce soir.
Une réaction qui ne suffit pas
Alors que l’on se dirigeait tranquillement vers une nouvelle défaite et une élimination, l’OM ne mettant ni rythme ni agressivité, une fulgurance allait redonner espoir aux marseillais. Lancé sur le côté gauche, Dimitri Payet élimine facilement Aguilar avant de tromper un Benjamin Lecomte loin d’être exempt de tout reproche. Ce but a littéralement changé la fin de match et le doute changeait de camp. Les olympiens retrouvaient de l’allant offensif, de la fougue et de l’envie de mettre du rythme. De leur côté, les monégasques qui semblaient si sereins pendant plus d’une heure, commençaient à douter et le spectre du match de championnat (où l’OM avait renversé la tendance) refait surface. Les monégasques se recroquevillaient autour de leur surface, et les marseillais se faisaient de plus en plus pressants. Sur un très bel extérieur du pied à l’entrée de la surface, Nemanja Radonjic était même à deux doigts d’offrir une séance de tirs au but. Mais il n’en est rien et Monaco arrachait dans la douleur sa qualification.
Côté marseillais, si l’on peut retenir la réaction d’orgueil et les bonnes rentrées de Rongier et Radonjic, le constat global est inquiétant, et il faudra vraiment se remettre la tête à l’endroit avant la réception de Lille. Et c’est déjà samedi…