Avec la grave blessure de Léo Dubois, le latéral olympien peut se remettre dans la course à l’équipe de France. Une possibilité qui, au vu de son parcours atypique, serait une drôle de consécration pour l’ex-Messin arrivé en 2015 à l’OM pour 2 M€ en tant qu’attaquant de couloir. Replacé durablement au poste de latéral droit par Rudi Garcia, Bouna s’était d’ailleurs rapidement distingué, au point d’attiser la curiosité du staff de Didier Deschamps. Mais, le buzz fut de courte durée, tant la fragilité défensive fut criante lors de la saison d’après, annihilant de fait toute possibilité pour un latéral marseillais de s’imposer aux yeux du sélectionneur.
Aujourd’hui, la donne a radicalement changé. Après les tâtonnements défensifs du début de saison, André Villas-Boas a su redresser la barre et gonfler la confiance de ce secteur tout entier. Naturellement, Bouna Sarr a su profiter de cette embellie et démontre à nouveau qu’il fait partie des meilleurs spécialistes du poste en Ligue 1.
« Je suis encore capable de franchir un cap. Sans aucune prétention, si des clubs comme Naples ou l’Atlético de Madrid se sont intéressés à moi après seulement une seule saison en tant que latéral droit, c’est qu’il y a quelque chose à faire pour passer un cran. J’ai 27 ans, la saison prochaine, j’en aurai 28, donc il ne faut pas trop traîner non plus ».
Une assurance qui démontre que l’intéressé s’est désormais fixé à ce poste dans son esprit, même s’il continue de dépanner avec succès un cran plus haut en l’absence de Florian Thauvin.
Si la place de titulaire de Benjamin Pavard ne se discute pas, il y a désormais plus de place derrière, contrairement à gauche où les Bleus sont royalement fournis. On pense, par exemple, à la situation de Djibril Sidibé, 27 ans lui aussi, et qui n’a jamais retrouvé son formidable niveau de Monaco après sa blessure. Le champion du monde continue d’avoir la confiance (ou la reconnaissance) de Deschamps, mais ne brille guère à Everton où il n’a été titulaire que 7 fois en 15 matches de Premier League. On pourrait aussi évoquer des concurrents tels que Kenny Lala (Strasbourg) ou Kévin Malcuit (Napoli). Mais, le premier connait une sérieuse baisse de niveau, alors que le second a subi une opération du genou le mois dernier. Tout cela relance à nos yeux le débat pour Bouna Sarr, que l’on soit supporter ou pas. Car même s’il évolue pour l’instant un cran plus haut, Deschamps peut tout à fait l’appeler pour évoluer arrière droit. Réponse en mars pour le prochain rassemblement des Bleus. D’ici là, Bouna Sarr a encore quelques matchs pour briller et se montrer aux yeux du sélectionneur.