Face à l’incertitude planant sur la reprise, ou non, du championnat de France de Ligue 1, l’un des deux diffuseurs de la compétition, Canal+, ne sera pas très chaud à l’idée de payer la partie restante des droits TV pour la saison. Et si la chaîne cryptée décide de ne pas sortir le chéquier, la LFP a de quoi s’inquiéter.
Depuis que la planète football s’est arrêtée à cause de la crise sanitaire du coronavirus, de nombreux clubs de Ligue 1 ont dû adopter la mesure du chômage partiel (et ne payer que 70% du salaire brut de leurs joueurs) pour alléger la note. Engluées dans un pétrin financier XXL, les écuries tricolores attendent désormais de savoir quand elles pourront reprendre le chemin des entraînements et redémarrer la compétition. Un enjeu de taille, car la fin de la saison 2019-2020 joue un rôle primordial pour les comptes des équipes.
C’est ce qu’annonce L’Equipe ce soir. Pour rappel, les formations de L1 se seraient déjà mises d’accord pour se partager le pactole des droits TV de la saison prochaine versé par Mediapro, histoire de se serrer les coudes face à la crise. Mais avant de penser aux 780 M€ promis par le groupe sino-espagnol, le quotidien sportif nous apprend que les clubs et la LFP risquent de devoir faire face à un sérieux casse-tête pour cette fin de saison. Surtout si le scénario catastrophe d’une fin de saison non disputée se confirme.
Actuellement, Canal+ et beIN Sports paient 759 M€ par saison pour les droits TV de L1 et de L2 (548 M€ pour la L1 et 10 M€ pour la L2 par Canal+ ; 189 M€ pour la L1 et 12 M€ pour la L2 par beIN Sports). Et d’après le journal, les deux chaînes doivent encore payer environ 280 M€ pour la fin de la saison. Une ardoise dont le principal payeur est C+ avec 110 M€ à sortir le 5 avril prochain et 85 M€ deux mois plus tard (contre environ 85 M€ pour beIN Sports). C’est là qu’il y a un hic. L’Equipe affirme en effet que Canal+ pourrait ne pas s’acquitter du versement du mois d’avril.
Plus généralement, la chaîne cryptée ne serait pas du tout partante pour payer l’addition pour des matches qui ne sont pas joués. De son côté, la LFP veut que l’intégralité des sommes dues soit versé. Une nécessité pour les clubs dont environ 40% de leurs recettes proviennent des droits TV. Si C+décide de fermer les vannes, les prochains mois s’annonceraient très compliqués pour les finances des formations de l’élite. Enfin, si la compétition vient à reprendre, le quotidien indique qu’il est fort probable que le format resserré choisi (plusieurs matches par semaine) pousserait les diffuseurs à obtenir une réduction de l’addition.