L’OM pourrait avoir une chance de recruter le milieu de terrain du Havre Pape Gueye.
Ce milieu de terrain longiligne d’une vingtaine d’année, qui rappelle forcément un glorieux prédécesseur dans ce club formateur, un certain Paul Pogba, par son côté pieuvre dans l’entrejeu. Surtout, alors qu’il faisait tout juste ses débuts en Ligue 2, le joueur avait une étiquette de bonne affaire collée dans le dos avec sa fin de contrat en juin 2020. Une aubaine sur laquelle l’OM a fini par se pencher ce printemps… apparemment trop tard. Il y a quelques jours, Pape Gueye était officiellement recruté par Watford. Depuis le 1er janvier, il était libre de s’engager avec son futur club. Choux blanc pour l’OM ? Il y a finalement un hic, Gueye n’a pas encore mis le maillot jaune et noir des Hornets, loin de là.
En fait, l’engagement avec le club de la banlieue nord de Londres a été pris par un représentant dont Gueye vient de se séparer. Le joueur laisse désormais son avocat s’occuper de la situation, et ce dernier scrute les dates des premières discussions pour dénoncer l’accord. Quand bien même, vu qu’il ne s’agit que d’un pré-accord, la liberté du footballeur n’est pas compliquée à obtenir. Ce n’est pas comme un contrat homologué FIFA, qui par définition ne peut se signer qu’à la fin de son engagement actuel jusqu’au 30 juin avec le Havre. Ici, c’est le dernier qui fait signer le joueur qui a raison. L’OM en sait malheureusement quelque chose. En janvier 2006, Pape Diouf et les dirigeants marseillais assistent comme tout le monde à l’explosion du latéral lyonnais François Clerc, qui passe en quelques semaines d’arrière droit numéro 3 chez les Gones à l’équipe de France. Alors qu’il ne lui reste plus que six mois de contrat, le président phocéen trouve un accord avec le joueur et le fait signer. Mais quelques semaines plus tard, Jean-Michel Aulas va sensiblement augmenter son offre pour le convaincre de rester à Lyon. Et le joueur ne bougera pas. Vexé, l’OM portera l’affaire devant les tribunaux. Quatre ans plus tard, Clerc sera condamné pour ne pas avoir respecté les engagements pris dans son pré-contrat et fera un chèque de… 130 000 euros à l’OM.
Aujourd’hui, un club qui approche Gueye en lui assurant prendre à sa charge une éventuelle sanction aura toute son attention. Et même si l’OM est mal en point financièrement, cela reste largement dans ses cordes vu ce que le milieu de terrain est capable d’apporter, et de rapporter à terme, au club. Une chose est sûre, le joueur ne semble plus chaud pour le challenge Watford. Le club anglais entendait surtout profiter de l’aubaine de sa fin de contrat pour le préparer pour l’horizon 2021-2022, alors que le Brexit sera peut-être passé par là. Dans l’immédiat, pour Gueye, cela semble compliqué de se faire une place entre Etienne Capoue, Will Hugues, Nathaniel Chabolah, Abdaoulaye Doucouré et même Tom Cleverley et il était question d’un prêt à l’Udinese, le club filial. Tant qu’à faire, autant tenter sa chance dans le triangle marseillais, avec Kamara, Rongier, Sanson, Lopez et Strootman, alors qu’il y aura sûrement des départs et surtout une Ligue des Champions à disputer. Cela semble aussi plus cohérent niveau plan de carrière pour un élément qui n’a finalement qu’une saison de Ligue 2 derrière lui. Reste que l’OM n’est pas le seul club français dans le coup. Et du côté du joueur, à ce stade, on ne néglige aucune option. Gueye à l’OM, c’est donc encore loin d’être fait. Mais au moins, c’est faisable. Forcément, le scénario peut rappeler de bons souvenirs aux supporters phocéens. Après tout, au moment de recruter Jean-Pierre Papin à Bruges, l’attaquant s’était déjà engagé avec Monaco. Mais attention, ça ne marche pas à chaque fois. En 2005, l’OM avait convaincu Donetsk, qui avait prêté un attaquant de Metz, d’oublier ce contrat pour finalement le prêter à Marseille. Il s’appelait Andrés Mendoza et son surnom, c’était « Le Condor »…