Après la défaite de l’OM face à Saint-Etienne (0-2), les excuses étaient toutes trouvées, et elles tenaient presque la route. En effet, vidés par la débauche physique et mentale de la victoire à Paris, les Olympiens n’avaient plus rien dans les chaussettes face aux Verts, et les jeunes Stéphanois n’ont pas eu à forcer leur talent pour faire tomber les héros du Parc des Princes au Vel’. Le match aurait pu tourner dans le bon sens pour peu que Marley Aké ne marque son premier but en Ligue 1 au lieu de propulser sa frappe sur la transversale. Il n’en fut rien. Un épiphénomène qui aurait dû rester ce qu’il est, sauf que les mêmes effets se sont reproduits trois jours plus tard, et que sans les parades de Mandanda et l’aide de ses poteaux, l’addition aurait pu être encore plus salée pour l’OM face à Lille (1-1). Un petit coup de main de la chance qui permet aux Olympiens de rester dans une moyenne certes convenable après quatre journées de championnat, mais qui ne doit pas masquer les véritables manques de cette équipe qui, rappelons-le, ira goûter à la Champions League dans moins d’un mois.
La Champions League, c’est justement l’indice qui peut – ou pas – expliquer cet inquiétant retard à l’allumage. En effet, tous les spécialistes expliquent depuis les lustres que les équipes qui disputent la C1 basent leur préparation pour cette échéance. Sauf qu’habituellement, les phases de poules de la compétition débutent mi-septembre. On peut donc imaginer que le staff olympien a programmé un pic de forme avec un décalage d’un mois ? Ce n’est pas la philosophie d’AVB, il l’a dit et répété en conférence de presse : pour lui, jouer trois matchs en une semaine n’est en rien problématique en début de saison. Avant de vouloir briller en Europe, l’OM vise donc avant tout une nouvelle qualification en fin de saison et cela passe par le championnat. Sachant que le calendrier de l’OM démarrait par de grosses affiches (ASSE, PSG et Lille), il fallait donc être prêt dès le début. La raison principale de ce retard est donc plutôt à chercher du côté de la préparation, d’abord tronquée en terme de dates puis carrément plombée par les nombreux cas positifs au Covid-19 chez les joueurs majeurs de l’effectif. Des entraînements brutalement stoppés pour les joueurs concernés, des groupes réduits pour les autres, et autant de jours, voire de semaines, à ne pas véritablement travailler collectivement sur le plan physique comme tactique.
C’est peut-être cette dernière donnée qui accentue encore plus cette sensation de vide en ce qui concerne le jeu de l’OM. Une équipe qui défendait en avançant la saison dernière et qui, surtout, voyait ses offensives accompagnées par les milieux et les latéraux. Ce n’est clairement plus le cas aujourd’hui, avec un OM qui sait rester dangereux sur coups de pied arrêtés, mais c’est à peu près tout. Un constat que l’on va donc attribuer au retard physique de l’ensemble, et notamment les fers de lance que sont Thauvin, Benedetto et Payet, mais aussi à la solitude de ces derniers face aux défenses regroupées adverses, ce qui laisse penser que les autres ne font pas complètement le boulot. A y regarder de franchement plus près, l’OM actuel semble manquer de coffre, de bloc-équipe, de motivation mais aussi de talent technique. Le défi de Villas-Boas est donc multiple, avec la nécessité de remettre rapidement sur pied ses joueurs majeurs et de faire monter le collectif d’un, voire plusieurs tons. A tous les niveaux. Le plus vite sera le mieux. Sans cela, le manque de renouvellement qualitatif de l’effectif se fera sentir dans la saison, et pas qu’une fois.