Dimitri Payet était attendu au tournant, hier sur la pelouse de l’Estadio do Dragao, et le numéro 10 olympien a surpris tout le monde. Malheureusement pour l’OM, ce n’est pas la qualité de sa prestation ni l’évolution dans le bon sens de sa condition physique qui ont étonné observateurs et supporters, mais plutôt son changement de style capillaire. Exit le chignon, place à la choucroute. Il ne fallait surtout pas y voir un signe de réveil, ni une réaction d’orgueil. Et encore moins le début de la faim…
Le Réunionnais avait pourtant des choses à se faire pardonner. Mangé par les Grecs d’Olympiakos (1-0), mis dans la sauce (et sur le banc) contre les Anglais de City (0-3), il n’a pas profité du déplacement à Porto pour faire taire les critiques. Ni même se rassurer. Au contraire, il s’est surtout distingué en ratant de façon magistrale un penalty (10e) obtenu par Florian Thauvin, après une faute de l’ancien Niçois Malang Sarr.
Pointé du doigt depuis le début de saison, « Dim » n’a pas tergiversé et a pris ses responsabilités. Mais à trop chercher la lucarne gauche d’Agustin Marchesin, l’ex-Nantais a expédié la balle au fond du Douro, ou presque. Les traits tirés, la mine déconfite, le leader technique supposé venait de louper l’occasion d’égaliser à 1-1. En transformant sa tentative et en ramenant les siens à flot, la suite de la rencontre aurait pu être différente, tout comme l’avenir de l’OM sur la scène européenne. Il n’en fut rien et son raté, au final, pèse lourd. « Je me sens de mieux en mieux », évacuait-il la veille du match, à côté de son entraîneur, André Villas-Boas, lequel s’était voulu rassurant dix jours plus tôt sur le poids de son joueur, avouant le contrôler… « tous les quinze jours ».
0 but en 18 matches de C1
Or, il a passé plus d’une heure à marcher ou, au mieux, à trottiner. Jamais dans le tempo, trahi par un langage corporel digne d’un lendemain de cuite, il a été inoffensif à souhait (34 ballons joués – 8 de moins que Mandanda -, 65 % de passes réussies, 2 balles perdues, 0 dribble, 0 faute). Soulevé par Sergio Oliveira (31e), qui n’a pas tremblé pour convertir son penalty (28e), il s’est même fait lober sur un corner joué à deux par l’intenable Jesus Corona. Seule action à mettre à son crédit ? Un bon coup franc tiré dans un fauteuil et déposé sur la tête d’Alvaro (45e). Bien trop maigre pour un joueur de son statut. « AVB » a abrégé ses souffrances en le remplaçant par Luis Henrique (65e).
Tête basse, l’ex-international a regagné le banc de touche avec le masque, diffusant la nette impression que le niveau de la Ligue des champions est bien trop haut pour lui (0 but en 18 matches de C1), comme pour cet OM. Loin du sourire malicieux qu’il affichait pour sa prolongation (jusqu’en 2024) ou de la gourmandise qu’il montre dans la campagne publicitaire d’Uber Eats, le sponsor olympien, judicieusement intitulée « Faim d’Europe ». Un clip vidéo où on le voit au Vélodrome, dans le vestiaire de l’OM transformé en cuisine (!), prêt à livrer (ou manger ?) des tacos à la sauce portugaise. Hier, Dimitri Payet a surtout fait un bide.
Source : Laprovence.com